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    Samedi 14 Mars 2015 à 20:32

    Rien ne va plus entre la Grèce et l'Allemagne

    Alexis Tsipras et Angela Merkel ont beau vouloir être des "amis et partenaires fiables", leurs équipes ne cessent de se critiquer violemment.

    Il y a de l'eau dans le gaz entre Berlin et Athènes. Le ton monte. Les plaintes, les critiques et les piques au vitriol fusent de part et d'autre. L'ambassadeur de Grèce en Allemagne est allé officiellement se plaindre auprès du ministère des Affaires étrangères à Berlin : le ministre des Finances Wolfgang Schäuble aurait blessé son homologue Yanis Varoufakis en le traitant de "naïf".

    Cette singulière démarche diplomatique est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Les Allemands en ont assez d'être la cible des attaques incessantes de la nouvelle équipe au pouvoir en Grèce. Jusqu'à présent, Angela Merkel faisait le gros dos et Wolfgang Schäuble, principale cible des attaques grecques, s'efforçait de garder son sang-froid. Mais, pour les Allemands, la coupe est désormais pleine et le terme "Grexit" (Greece Exit : une sortie de la Grèce de la zone euro, NDLR) est sur toutes les lèvres. Même le ministre des Finances allemand n'écarte plus ce scénario catastrophe. 

    La Bild-Zeitung met les Grecs en garde : "On ne peut pas continuer à se moquer de nous indéfiniment !" Et les chroniqueurs polémistes du quotidien-phare de la presse populaire allemande ne sont plus les seuls à critiquer durement les dirigeants grecs. La presse outre-Rhin est quasi unanime : ils ne sont pas sérieux ! Ils ne savent pas ce qu'ils veulent et ne tiennent pas leurs engagements. Et pour éviter de perdre la face auprès de leurs électeurs, ils rejettent la faute sur les autres. Alexis Tsipras ne pourra pas tenir toutes les belles promesses qu'il a faites durant la campagne électorale. Il est donc important pour lui de montrer qu'il ne va pas capituler face à Bruxelles et à Berlin sans s'être battu jusqu'au bout.

    Orthodoxie budgétaire

    Pour le gouvernement d'Angela Merkel, pas question de se laisser mener par le bout du nez par les Grecs. Ni d'apporter une nouvelle aide financière au pays si celui-ci ne respecte pas ses engagements et ne met pas en place le programme de réformes. "L'Europe, dit Wolfgang Schäuble, reste prête à aider la Grèce, si la Grèce se laisse aider." Des règles bien précises ont été fixées, et elles doivent être respectées. C'est ce que répètent sans relâche depuis des semaines les dirigeants allemands, qui ne badinent pas avec l'orthodoxie budgétaire. Ils savent d'ailleurs que, s'ils lâchaient du lest, ils joueraient gros. 

    L'opinion publique allemande juge durement la nouvelle équipe d'Alexis Tsipras. La situation est même en train de se détériorer à une allure accélérée. Selon un récent sondage, 52 % des Allemands sont aujourd'hui contre le maintien de la Grèce dans la zone euro, soit une hausse de 11 % au cours des trois dernières semaines. Un Allemand sur dix seulement estime que le nouveau gouvernement grec se comporte loyalement vis-à-vis de ses partenaires européens. 80 % des Allemands sont d'avis contraire et 82 % sont convaincus que les Grecs sont incapables de mettre en application le plan d'austérité et les réformes qui ont été décidés.

    Vieille et délicate question

    Il y a aussi cette vieille et complexe affaire des réparations de guerre qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Les juristes de renom se succèdent à la télévision allemande pour affirmer qu'aux yeux de la loi tout est clair : les Allemands ne doivent plus rien à la Grèce. Le traité 2 + 4 qui scella, en 1990, l'unification des deux Allemagnes a réglé une fois pour toutes la question de l'occupation de la Grèce par la Wehrmacht entre 1941 et 1944. Peu importe, continuent de menacer les Grecs : si les Allemands refusent de payer ce qu'ils nous doivent depuis 70 ans, nous allons confisquer les biens immobiliers allemands en Grèce, comme l'Institut Goethe et l'École allemande à Athènes. 

    Une décision qui doit cependant être approuvée par Alexis Tsipras, qui pour le moment estime que le "temps politique n'est pas encore venu". Par ailleurs, cet argent devrait servir à dédommager les descendants des victimes d'un massacre commis par les Waffen SS en juin 1944 dans le petit village de Distomo. Beaucoup d'Allemands soupçonnent là une manoeuvre de diversion de la part des Grecs. Frank-Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires étrangères, a rappelé que son pays était tout à fait conscient de sa responsabilité morale et politique dans les "atroces événements" survenus en Grèce, mais il a aussi rappelé que le dossier des réparations était définitivement bouclé.

    Des attaques verbales et des menaces de représailles qui reflètent la grande tension dans les relations germano-grecques. L'Allemagne est pourtant le partenaire européen le plus important de la Grèce alors que se poursuivent justement les négociations sur le remboursement des milliards d'euros de l'aide à Bruxelles. "Ce ne sont que des malentendus qui pourraient être levés", dit Alexis Tsipras. "Nous voulons être l'ami et le partenaire fiable de la Grèce", répond Angela Merkel. Les deux dirigeants ont beau essayer de calmer le jeu, à Athènes et à Berlin, les nerfs sont à vif et l'avenir est plus que flou. "Un conflit, juge l'éditorialiste du Spiegel, dont les conséquences sont incertaines : économiquement, politiquement, socialement. Il est temps de rappeler les belligérants à l'ordre : arrêtez tout de suite de vous bagarrer ! Ça suffit !"

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    Samedi 14 Mars 2015 à 21:26

     La  semaine prochaine  du surplace, mais avec volatilité. A mourir d’ennui ? Poser des hameçons et partez à la pêche. C’est l’ouverture samedi.  

    L’actualité, dans le  «  Le Cac  vu de Nouillorque » du 13 mars 

    Au sommaire : 

    • Le QE de la BCE est plus violent que ceux de la FED,
    • Le S&P 500 dégringole avec les valeurs exportatrices et suit l’€,
    • Le CAC grimpe avec les valeurs $,
    • Un marché administré à cliquet (une marche puis palier…)
    • La baisse du pétrole n’est plus qu’un souvenir pour l’Europe,
    • Deux barrières difficiles à franchir  l’€ à 1,05 et le Cac à 5000,
    • Consolidation avant de repartir plus haut ?  

     Le décryptage hebdo, sur le  lien ci-joint :http://hemve.eklablog.com/

     Hemve 31

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